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Sérendipité : quand le hasard fait bien les choses !
Par Mathieu Pinard
La première fois que j’ai entendu parler de sérendipité, j’ai tendu l’oreille et fait répéter mon interlocuteur : sérendipi-quoi ? C’est le mariage heureux du hasard et de l’intelligence, m’a-t-il précisé. D’accord… mais hasard et intelligence sont deux choses que l’on a généralement tendance à séparer, voir même à opposer. Alors comment peuvent-ils se marier avec bonheur ?
Le principe de sérendipité désigne « une forme de disponibilité intellectuelle, qui permet de tirer de riches enseignements d’une trouvaille inopinée ou d’une erreur ». Bon. Vous n’auriez pas plutôt un exemple ?
Myco-story
En septembre 1928, le docteur Alexander Fleming revient de vacances et reprend ses activités dans son laboratoire du Saint-Mary’s Hospital à Londres. Il retrouve les boîtes de Petri où il faisait pousser des cultures de staphylocoques pour ses recherches, envahies par des colonies cotonneuses de moisissures d’un blanc verdâtre. Le coupable est rapidement identifié : les boites ont été contaminées par les souches d’un champignon étudié par son voisin de paillasse ! L’histoire aurait pu se terminer en simple opération de nettoyage ou en explication musclée avec le collègue indélicat , mais Fleming s’aperçoit qu’autour des colonies de moisissure, il existe une zone circulaire dans laquelle le staphylocoque n’a pas poussé. Il suppose qu’une substance sécrétée par le champignon en est responsable et lui donne le nom de « pénicilline ».
Sous des abords assez simples (l’idée de se saisir d’un hasard), la sérendipité ne l’est en fait pas tant que ça : il faut bénéficier du hasard et faire preuve d’intelligence, mais surtout, il faut combiner les deux au même moment !
La recette de la sérendipité
Prenons notre premier ingrédient : le hasard. Il se présente à nous régulièrement et nous avons assez vite tendance à lui coller une étiquette supplémentaire : il s’agit soit d’un hasard heureux, soit d’un hasard malheureux. La première chose à faire est de décoller cette étiquette : sauf si ce hasard est vraiment malheureux (il vous porte un préjudice grave), le hasard est neutre. C’est la façon dont nous appréhendons cet évènement qui décidera de ce que nous en faisons.
Le deuxième ingrédient, l’intelligence, dépend en fait beaucoup plus de notre état d’esprit. Dans notre vie quotidienne, nous sommes la plupart du temps en mode « pilotage automatique » : nos actions, nos réactions sont en grande partie liées à des automatismes, des habitudes, des routines. C’est plus simple pour nous, plus économe pour notre cerveau et d’une certaine façon plus rassurant. Seulement voilà : s’il est naturel, ce mode n’est pas toujours souhaitable, notamment lorsque l’on murit un projet d’évolution ou de reconversion professionnelle.
Être ouvert à l’inattendu : ça se décide
Pour favoriser la sérendipité, je vous propose de préparer un terrain propice au développement de nos deux ingrédients :
- Le hasard, tout d’abord, en sortant des routines, des situations connues. Promenez-vous, ou mieux encore perdez-vous dans un quartier ou un lieu que vous ne connaissez pas ! Entrez dans des lieux devant lesquels vous passez habituellement sans vous arrêter, parlez à de nouvelles personnes.
- L’intelligence ensuite, en changeant de regard sur les choses. Echangez sur les sujets qui vous questionnent ou qui vous enthousiasment avec de nouveaux interlocuteurs, ou prenez le temps d’observer ce que vous pensez déjà connaitre.
Et surtout, à chaque fois que la hasard frappe à votre porte, posez-vous la question : « Que pourrais-je bien faire de ce que le hasard m’a apporté ? »
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